Quels sont les buts de la consultation du 1er trimestre ?

  • Confirmer la grossesse en cas de doute,
  • Pratiquer l’examen médical et s’assurer du bon déroulement de la grossesse,
  • Rechercher d’éventuels facteurs de risques faisant craindre des complications de la grossesse ou de l’accouchement,
  • Pratiquer les examens sanguins utiles pour la surveillance de la grossesse,
  • Prévoir la 1ère échographie et le dépistage de la trisomie 21,
  • Planifier la surveillance de la grossesse et l’accouchement,
  • Recevoir des conseils sur le mode de vie,
  • Effectuer les formalités administratives de déclaration,
  • Obtenir réponse à vos questions et à celles de votre conjoint.

Consultation

Des questions vous sont posées sur vos conditions de vie et votre passé médical afin de repérer des risques éventuels.

  • La grossesse est-elle spontanée ou lié à un traitement d’infertilité ?
  • Avez-vous des antécédents d’hypertension, de diabète, de fibrome, de maladie chronique ou familiale ?
  • Prenez-vous un traitement ? si oui lequel ?

Si vous avez déjà été enceinte,

  • comment se sont passées ces grossesses ?
  • Avez-vous déjà eu un accouchement prématuré ?
  • Perdu un enfant pendant la grossesse ?
  • L’enfant va-t-il bien ?
  • Comment se sont passés les accouchements ?
  • Avez-vous eu une césarienne ? Un forceps, une ventouse ? Une épisiotomie ou une déchirure ?
  • Comment se passe le début de grossesse ? Avez-vous des nausées, des vomissements ?

L’examen comporte la mesure du poids, de la tension artérielle, l’auscultation du cœur.
L’examen gynécologique permet d’examiner le col de l’utérus et de faire éventuellement un frottis de dépistage si vous n’en avez pas eu depuis plus de 3 ans. Il apprécie le volume de l’utérus qui est légèrement augmenté à la fin du 1er mois.

Les examens de début de grossesse

Les examens sanguins et urinaires du début de grossesse sont prévus par la loi. Certains sont obligatoires et d’autres doivent être proposés systématiquement lors de la première consultation.

  • La sérologie de la rubéole

    La rubéole se manifeste par une éruption de taches rosées, l’apparition de ganglions, d’une fièvre. Elle peut aussi passer inaperçue.
    Cette maladie bénigne est susceptible d’entraîner chez l’enfant, si elle contractée en début de grossesse, des malformations cardiaques, oculaires, une surdité et un possible retard mental. Le risque est globalement faible puisque la majorité des femmes en âge d’être enceintes sont protégées soit parce qu’elles ont eu la rubéole dans leur enfance, soit parce qu’elles sont immunisées par la vaccination.
    Pour savoir si vous êtes protégée, il vous faut de toutes façons faire le test sanguin de dosage des anticorps anti-rubéoleux car l’efficacité du vaccin n’est pas garantie à 100 %. Si le taux est positif (taux supérieur à 1/10e ou 1/25e selon la méthode de dosage utilisée), c’est que vous êtes protégée contre la rubéole et que le bébé ne risque rien si quelqu’un de votre entourage a la rubéole. Si par contre le taux d’anticorps est négatif, il faudra faire attention de ne pas fréquenter des enfants susceptibles d’avoir cette infection et refaire tous les mois la sérologie pour s’assurer que vous n’avez pas fait une rubéole inapparente. Enfin il faudra vous faire vacciner après l’accouchement et avant toute nouvelle grossesse.
    Grâce à la vaccination généralisée contre la rubéole, il n’y a plus eu d’enfants atteints de rubéole pendant la grossesse en France depuis 2006.

  • La sérologie de la toxoplasmose

    La toxoplasmose est due à un parasite : le toxoplasme, qui se multiplie dans l’intestin des chats. Il est présent dans la viande d’animaux contaminés, dans la terre si celle-ci a été en contact avec des déjections de chats, dans les litières des chats, sur certains aliments comme les fraises. Les symptômes sont généralement discrets. Des ganglions, une fièvre légère, une fatigue, des douleurs musculaires sont autant de signes peu spécifiques pouvant accompagner une toxoplasmose.
    Contractée durant la grossesse, la toxoplasmose peut être responsable de lésions chez l’enfant, en particulier du cerveau et de l’œil. En début de grossesse, les malformations sont peu fréquentes mais sévères, tandis qu’en fin de grossesse l’atteinte fœtale est plus fréquente mais moins sévère.
    Il importe de savoir avant votre grossesse si vous êtes protégée ou non en dosant les anticorps anti toxoplasme dans votre sang.

    • Si le test est positif, vous avez été en contact avec ce parasite et vous êtes protégée.
    • Si le test est négatif, prenez les précautions nécessaires dès que vous mettez en route votre projet de grossesse ou dès le début de la grossesse car il n’existe pas de vaccin contre la toxoplasmose. En l’absence de protection, un contrôle sanguin est fait chaque mois tout au long de votre grossesse pour s’assurer que vous ne faites pas une toxoplasmose à bas bruits pouvant nécessiter un traitement.
    Pour éviter la toxoplasmose, quelles sont les précautions à prendre ?

    En l’absence de protection contre la toxoplasmose, vous devez respecter certaines précautions :

    • Vous laver les mains soigneusement avant de préparer les aliments,
    • Lavez soigneusement les fruits et légumes y compris les salades prêtes à l’emploi avant de les manger,
    • Bien cuire la viande fraîche ou surgelée,
    • Porter des gants pour manipuler de la terre ou jardiner et vous laver les mains soigneusement ensuite,
    • Éviter d’être en contact avec de la litière ou de la terre souillée par un chat ; si c’est le cas, lavez-vous soigneusement les mains après vous en être occupé.
  • La sérologie de la syphillis

    La syphilis est une maladie sexuellement transmissible qui peut être transmise de la mère à l’enfant à partir du 4e mois de grossesse. La contamination peut être ancienne et être passée inaperçue ; c’est pour cela qu’il faut rechercher des anticorps dans le sang. Habituellement ce test est négatif mais s’il est positif un traitement assez simple par la pénicilline permet d’éviter les conséquences sur l’enfant. En revanche, si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner certaines malformations, voire le décès de l’enfant. En cas de positivité, il faudra faire faire le même test à votre compagnon pour s’assurer que lui aussi n’a pas contracté cette maladie et si oui le traiter.

  • Le dépistage du sida ou infection par le VIH

    Ce dépistage n’est pas obligatoire mais vous sera systématiquement proposé car, pour près de la moitié des femmes porteuses du virus, c’est ce test de début de grossesse qui révèle qu’elles ont été contaminées et donc sont séropositives. Nous vous conseillons de toujours accepter ce test car il existe maintenant des traitements qui permettent :

    • De stabiliser dans beaucoup de cas cette maladie au pronostic grave ;
    • De diminuer le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant qui peut se faire en cours de grossesse ou pendant l’accouchement.
      Le médecin a pour rôle d’informer et d’évaluer les risques pour la mère et pour l’enfant.
  • Le groupe sanguin et les agglutinines irrégulières

    Il faut déterminer au début de la grossesse le groupe sanguin, s’il n’est pas connu, et les agglutinines irrégulières chez toute femme enceinte. La connaissance du groupe est par ailleurs nécessaire dans le cas assez rare où une hémorragie importante demanderait une transfusion sanguine à la mère lors de l’accouchement.
    Le groupe sanguin comporte deux parties : d’une part, les lettres A, B, AB ou O, d’autre part, le facteur rhésus positif ou rhésus négatif.

    Si vous êtes rhésus négatif

    Si vous êtes rhésus négatif (15 % de femmes en France) et portez une enfant rhésus négatif il n’y a pas de problème. Si le fœtus est positif, il peut se produire une immunisation fœto-maternelle. Il arrive en effet que des globules rouges de l’enfant entrent dans la circulation de la mère au niveau du placenta. Cela peut entraîner une défense chez la mère qui produit alors des agglutinines irrégulières anti-rhésus. C’est le plus souvent à l’occasion d’une 2e ou 3e grossesse que ces agglutinines traversent le placenta et détruisent les globules rouges du fœtus, entraînant une anémie qui peut provoquer le décès de l’enfant en cours de grossesse. Cette maladie se produit donc rarement lors d’une première grossesse, le plus souvent lors des grossesses suivantes.

    Comment savoir si le fœtus est rhésus positif ou négatif ?

    On ne peut le savoir que si la maman et le papa sont tous les deux rhésus négatifs. Dans ce cas, l’enfant ne peut être que rhésus négatif. Si le père est rhésus positif, il n’est pas toujours sûr que l’enfant le soit puisque nous avons vu qu’il n’hérite que de la moitié des caractères de son père et peut avoir été conçu par des spermatozoïdes portant le caractère rhésus positif ou rhésus négatif. Bientôt il sera possible par une simple prise de sang maternel de savoir si l’enfant est rhésus plus ou moins et dans ce dernier cas rassurer les parents.
    Si la maman est rhésus moins et l’enfant rhésus positif, il existe un moyen de prévenir ces accidents. L’injection de gammaglobulines anti-rhésus chez la mère provoque la destruction des globules rouges rhésus positif de l’enfant passés dans la circulation maternelle. Le mécanisme immunitaire nuisible à l’enfant n’a alors pas lieu. Cette mesure est prise dès que les circonstances favorisent le passage de globules rouges de l’enfant à la mère rhésus négatif. Ce sont : une amniocentèse, un cerclage, une version de l’enfant de la position de siège à la position tête en bas et lors de la naissance d’un enfant rhésus positif. Une prévention est aussi recommandée au début du 3e trimestre de la grossesse car il y a des passages spontanés de globules rouges du fœtus dans le sang maternel au troisième trimestre. Cette prévention doit aussi être appliquée en cas de fausses couches ou d’ IVG.
    D’autres incompatibilités fœto-maternelles existent car d’autres groupes que le groupe rhésus peuvent être à l’origine d’immunisations.
    C’est pour ces raisons que l’on cherche systématiquement chez toutes les femmes enceintes, qu’elles soient rhésus positif ou négatif, des agglutinines en début de grossesse.

  • Recherche de sucre et d’albumine dans les urines

    La recherche de sucre dans les urines se fait en début de grossesse, puis une fois par mois tout au long de la grossesse, pour dépister un diabète.
    La recherche d’albumine dans les urines, pratiquée également une fois par mois, a pour but de dépister la pré-éclampsie, c’est-à-dire l’association hypertension artérielle et albumine dans les urines, complication qui peut être grave pour la mère et l’enfant.