Ce qui change chez la maman

Retard des règles

Pour la majorité des femmes, le premier indicateur est le retard des règles, mais il est n’est pas toujours facile à reconnaître, surtout si les règles sont irrégulières ou si vous venez d’arrêter la pilule. Dans ces cas, l’ovulation, et donc le début de grossesse, peuvent être retardés.

De plus, il n’est pas rare que des saignements assez fréquents lors de la nidation de l’œuf dans l’utérus en début de grossesse soient pris à tort pour des règles.

Autres signes

Les nausées sont fréquentes mais pas obligatoires. Il en est de même des autres signes : tension des seins, pesanteur du bas-ventre, somnolence, besoin d’uriner plus fréquent, dégoût de certains aliments ou certaines odeurs, humeur changeante, constipation, etc. Ces signes ne garantissent pas que vous êtes enceinte et leur absence ne permet pas d’exclure une grossesse. Prudence donc.

L’élévation de la température

Lors de l’ovulation, la température s’élève de 4/10e de degré ou plus en passant au-dessus de la température des jours avant l’ovulation et au-dessus de 37° C le plus souvent. Si des règles se produisent, la température chute. En cas de grossesse, la température se maintient au- dessus de 37°C. En pratique, ce signe n’est fiable que si vous avez fait la courbe de température chaque jour depuis les dernières règles. Dans ce cas, après l’élévation de température, si celle-ci demeure en « plateau » au-delà de 18 jours, il est probable que vous êtes enceinte, ce qu’il est prudent de confirmer par un test de grossesse.

Toutes les femmes qui souhaitent une grossesse, ou les femmes qui apprennent qu’elles sont enceintes… commencent très souvent par quelques savants calculs, pour savoir quand et comment : à quel moment cela s’est-il produit ? De combien suis-je enceinte ?
Si l’ovulation s’est produite le 14e jour après le début de vos règles et que le rapport a eu lieu la veille de l’ovulation, on peut dire que la fécondation s’est produite au milieu du cycle que l’on appelle J0 début de la grossesse, l’arrivée dans l’utérus à J5-J6, et la nidation vers J14 qui coïncide avec la date à laquelle auraient du survenir normalement les règles.

De la théorie à la pratique !

Le schéma que nous venons de voir est assez théorique car :

  • Les femmes n’ont pas toutes leurs règles tous les 28 jours ; certaines ayant des cycles courts avec des règles tous les 24 jours, d’autres des cycles longs avec des règles tous les 35 jours voire plus.
  • L’ovulation est assez variable, pouvant survenir plus tard que prévu au-delà du 14e jour au 21e jour, par exemple chez une femme qui a ses règles tous les 35 jours.
  • Les spermatozoïdes peuvent rester dans l’utérus pendant 7 jours et féconder au 14e jour même si le rapport a eu lieu une semaine avant l’ovulation.
  • Si l’ovule n’est pas fécondé, il meurt en 48 heures et les rapports passés ce délai seront inféconds.

Il ne faut donc pas compter sur ce calcul théorique pour :

  • Calculer la date de l’accouchement si vos règles sont irrégulières. On propose une échographie de datation vers 8 à 11 semaines qui permet en mesurant la taille de l’œuf de calculer la date du début de la grossesse à 3 jours près et donc de calculer la date théorique de l’accouchement.
  • Éviter d’être enceinte. C’est la méthode Ogino (nom du médecin qui a découvert que la femme ovulait au 14e jour du cycle en 1930) qui est à l’origine de nombreuses grossesses non désirées.
  • Être enceinte en essayant d’avoir des rapports programmés au jour J ! Ceci peut être source de stress qui décale l’ovulation, voire de difficultés pour le futur père d’avoir un rapport « sur commande ». Si un couple a des rapports tous les deux ou trois jours au milieu du cycle (c’est-à-dire entre les règles), cela suffit largement pour obtenir une grossesse, en sachant que le taux de succès est voisin de 20% de grossesse chaque mois si on a autour de 30 ans et qu’il faut donc attendre souvent plusieurs mois avant que la grossesse ne survienne. Si elle ne survient pas dans l’année il faut demander avis à son médecin.

Tests urinaires vendus en pharmacie

Ces tests reposent sur la recherche dans les urines d’une hormone secrétée par l’œuf, l’hormone gonadotrophine chorionique ou HCG. Ils sont vendus sans ordonnance mais ne sont pas remboursés. Il convient de bien suivre le mode d’emploi. Le résultat peut être considéré comme assez fiable s’il est positif. Ce qui se traduit en général par l’apparition d’une coloration rose (Tableau I). En revanche, s’il est négatif, il est possible que vous soyez enceinte si la grossesse est plus récente que ne le laisse penser la date des dernières règles. En effet, la positivité est calculée à partir d’une fécondation faite en milieu de cycle soit le 14e jour d’un cycle de 28 jours. Si vous avez des cycles plus longs (35 jours) ou si vous avez ovulé tard vers le 20e jour, le test sera négatif au 28e jour bien que vous soyez enceinte. Il est conseillé d’attendre 5 ou 6 jours pour refaire ce test ou de demander un test sur vos urines au laboratoire. Les tests faits en laboratoire sont basés sur les mêmes principes mais réalisés par une laborantine qui est formée et peut le réaliser avec plus de précision et d’objectivité que vous qui souhaitez ou redoutez d’être enceinte !
Les tests de grossesse ne sont pas indispensables ; vous pouvez attendre les signes cliniques : absence de règles, nausées, tension des seins sont suffisants pour faire le diagnostic que l’échographie du premier trimestre confirmera. Si vous voulez faire un test urinaire vendu en pharmacie, un conseil : ne le faites pas trop tôt. Attendez 8 jours après les règles manquantes.

Test sanguin au laboratoire

Ce test est le plus fiable et il est remboursé. Il permet non seulement de détecter la présence de l’hormone HCG mais aussi de donner un chiffre qui correspond à la quantité d’HCG. Cependant, ce chiffre ne donne pas une bonne évaluation de la date de début de grossesse.
Si le test est négatif, dans ce cas aussi il peut s’agir d’une grossesse plus récente. Il conviendra donc de refaire le test si les règles ne reviennent pas. Le taux d’hormones double toutes les 36 h en début de grossesse. Si le taux ne double pas toutes les 36 h, stagne ou baisse, c’est que vous faites sans doute une fausse couche ou que l’œuf n’est pas dans l’utérus (grossesse extra utérine).

Il faut savoir que l’échographie ne peut reconnaître la grossesse avec certitude qu’après un retard de règles suffisant de 10 à 15 jours, soit 6 à 7 semaines d’aménorrhée avec battements cardiaques présents. Ainsi, le test de grossesse se fait plus tôt que l’échographie. Mais l’échographie a l’avantage de montrer que l’œuf est bien dans l’utérus et que l’œuf est vivant si on voit des battements du tube cardiaque.

Par convention internationale, lorsqu’on parle d’âge de grossesse en semaines, il s’agit des semaines depuis la date du début des dernières règles ou semaines d’aménorrhée (SA).
Lorsqu’on parle de la grossesse en mois, on compte à partir du jour de la fécondation, soit habituellement 14 jours après la date des dernières règles.

La date d’accouchement

En France, on prévoit systématiquement une date d’accouchement 9 mois après la date présumée du début de grossesse, soit 41 semaines d’aménorrhée (SA). Par exemple, si la date de vos dernières règles est le 10 janvier, le début de grossesse pour les cycles réguliers de 28 jours est compté le 24 janvier et la date de votre accouchement est fixée au 24 octobre (on retire trois mois à la date supposée de la fécondation pour trouver celle de l’accouchement). Cette date a son importance, puisque c’est à partir de celle-ci que sont comptés vos congés maternité.